Du problème à la solution avec l’anti-problème

Un exercice collectif qui trouvera sa place dans votre boite à outils de manager

Conflits, résistance au changement, sous ou sur performance, cohésion d’équipe… autant de sujets (et pas des moindres) que les managers sont conduits à constamment gérer au quotidien avec plus ou moins de succès.

« J’ai tout essayé, rien ne marche » confie-t-on aux RRH ou aux coachs appelés à la rescousse lorsque le problème commence à sérieusement impacter la qualité, les délais, le service clients ou les résultats.

Regardées à la loupe, les issues mises en œuvre sont souvent des variations de la même solution, plus ou moins de la même chose, comme diraient les disciples de l’Ecole de Palo Alto. On se retrouve ainsi, malgré toute notre bonne volonté et nos efforts, dans une impasse !

• Je ne sais plus quoi faire, cher coach !
• Et si vous changiez d’angle de vue ?
• D’accord, mais comment ?
• Avec l’anti-problème.
• C’est-à-dire ?
• En présentant le problème opposé à celui auquel votre équipe est confrontée.
• Plus concrètement ?
• Si votre problème est, par exemple, de développer la coopération au sein de votre équipe, quel est son contraire ?
• Casser la coopération.
• Exactement.
• Mais comment le mettre en œuvre ?
• Vous réunissez vos collaborateurs et vous leur demandez de trouver des manières pour casser toute forme de coopération entre eux.
• Ce n’est pas dangereux ?
• Pas du tout, bien au contraire. Cette approche fait appel à l’intelligence collective. En demandant aux participants de se pencher sur le problème opposé au leur, vous les aider à s’apercevoir que la solution choisie (avec ses différentes variantes) ne mène nulle part, que la solution évidente n’est pas appliquée ou que de nouvelles solutions existent.
• Mais c’est un peu bizarre de travailler sur une absence totale de coopération.
• Je comprends votre réserve. Pour vous rassurer, sachez que plus l’anti-problème est exagéré, plus la créativité sera stimulée et plus le résultat sera bénéfique.
• C’est comme un brainstorming ?
• En effet, mais un brainstorming inversé, décalé et ludique, qui invite à sortir du cadre, qui autorise à imaginer le pire pour libérer toutes les idées et faire basculer vers des solutions inédites.
• Comment l’équipe vit cet exercice ?
• Surprise au départ, bien sûr. Mais encouragée à exprimer librement toutes ses opinions ou idées, de la plus banale à la plus farfelue, elle se prendra au jeu, produira beaucoup et gardera l’impression d’un moment collectif sympathique.
• Que dois-je faire ensuite de toutes ces idées ? Comment choisir la meilleure ?
• En demandant aux participants de sélectionner ou de prioriser les meilleures idées.

Si ce brainstorming inversé est très utile lorsqu’une équipe ne parvient plus à trouver de nouvelles solutions pour résoudre un problème persistant, c’est parce qu’il aide à changer de perspective ouvrant ainsi de nouvelles possibilités de co-création. Plus loin encore, il consolide les liens entre ses membres, insuffle une nouvelle dynamique à la relation manager-managé, et contribue à la qualité de vie au travail.

A vous de jouer !